Le patrimoine culturel immatériel des Antilles, sur le plan musical, s’articule autour d’instruments et de rythmes qui fondent l’identité de ce territoire, dont la diversité des communautés témoigne des évènements successifs à l’origine de son peuplement. Si la transmission de ce patrimoine aux nouvelles générations s’est longtemps appuyée sur un circuit de diffusion traditionnel, qu’il s’agisse d’artistes, d’artisans ou d’associations culturelles, la vitalité de ces savoir-faire peut à présent également compter sur les outils numériques.

L’objectif de ces journées d’études est de proposer une réflexion autour du patrimoine culturel immatériel et des processus de réappropriation qui participent à la création de l’identité culturelle. Pour tenter de mieux comprendre les enjeux propres à la culture musicale antillaise à l’ère numérique, nous souhaitons enrichir les débats par la confrontation avec des exemples issus d’autres territoires et d’autres époques. En convoquant les notions d’identité, mais aussi de nationalité et de transmission il s’agit de proposer d’élargir le propos, de replacer les problématiques rencontrées aux Antilles, et notamment en Guadeloupe, dans un environnement plus large, et de faire émerger ce qui peut toucher à l’universel. Le numérique sera traité sous deux angles : son apport dans le travail de mémoire et de conservation du patrimoine d’une part, et d’autre part le potentiel créatif de ces nouveaux outils, pouvant inspirer artisans et artistes.

Cet événement a vocation à donner un espace d’expression non seulement aux chercheurs mais aussi aux acteurs de la conservation et de la transmission du patrimoine, ainsi qu’à ceux qui lui insufflent sa vitalité, par la singularité de leurs savoir-faire artisanaux et leur créativité. Il sera clôturé par un concert lors duquel le groupe Konsep Kabann proposera une interprétation mêlant les instruments traditionnels et le MagiKa, un Ka augmenté développé à l’Université des Antilles.

Programme

Mercredi 19 avril 9h30 – Accueil au Musée d’Art et d’Histoire – Musarth. Ouverture des journées d’études à 9h45 par David Laporal – Responsable du Musée d’Art et d’Histoire – Musarth et Cécile-Marie Martin – Maître de conférences, Université des Antilles

10h30 – La transmission du patrimoine musical auprès de la jeunesse caribéenne

Palé Pou Sonjé : histoire d’un fonds oral numérique

Marie-Line Dahomay – Collecteur du patrimoine, Artiste, Coach vocal Le Gwoka, comme support pédagogique en milieu scolaire

Wilma Tabar – Artiste pédagogue, Doctorante, Université Paris-Sorbonne Transmettre un patrimoine musical caribéen aux élèves de la filière S2TMD du lycée Carnot

Christine Chalcol – Professeure agrégée de musique, LPO Carnot, section S2TMD

Pause déjeuner 14h-16h suivie de la projection du film Ki jan nou ka fè ka de Janluk Stanislas et  d’une rencontre avec Yves Thole, Maître d’art facteur d’instrument

Jeudi 20 avril 9h

De la collecte à la diffusion : le parcours du patrimoine sonore dans les institutions culturelles Sur les traces de Victor Schœlcher : un projet de médiation expérimental autour des instruments sénégambiens du Musée de la musique (Philharmonie de Paris), Alexandre Girard-Muscagorry – Conservateur du patrimoine, Musée de la musique, Cité de la musique – Philharmonie de Paris

Qu’est-ce que l’archivage fait aux enquêtes orales ? Parcours d’une source enregistrée dans les fonds de la phonothèque de la MMSH, Véronique Ginouvès – Archiviste, CNRS, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme

La mise en ligne du patrimoine oral, enjeux techniques et culturels Manioc : enjeux de l’évolution technique de la bibliothèque numérique patrimoniale, Vincent Calvet – Conservateur de bibliothèque, Université des Antilles

Plateforme participative pour mettre en valeur le PCI guadeloupéen : bien communiquer pour bien réussir la co-construction, Pepe Pastor, Daniel Ortiz, Simone Tortoriello

Île du monde Quelle patrimonialisation chez les Amérindiens de Guyane ? Eliane Camargo – Ethnolinguiste, Institut français d’Études andines / Ipê

14h-17 h – Atelier de MAO (Musique assistée par ordinateur) avec les élèves de la filière S2TMD du lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, animé par Tristan Vassaux

Vendredi 21 avril 9h

Musique, artisanat et numérique La facture d’instruments peu communs, une recherche en tension entre perpétuation de traditions et innovations, Léo Maurel, facteur d’instrument peu communs

MagiKa, un nouvel instrument augmenté crée à partir du tambour traditionnel de Guadeloupe, le Ka Philippe Bilas et Yves Bercion – Université des Antilles

MAO : des outils au service de la revitalisation du patrimoine musical La bi-musicalité à l’ère de l’intelligence artificielle Marc Chemillier – Directeur d’études, EHESS, Centre d’analyse et de mathématique sociales

Musiques glocalisées et remix éthique : enjeux culturels et ontologiques, Tristan Vassaux – Doctorant, Université de Guyane

Clôture des journées d’étude : Keynote La musique et le peuple Philippe Gumplowicz – Professeur émérite, Université Évry Paris-Saclay

14h-17 h • • • Atelier de MAO (Musique assistée par ordinateur) avec les élèves de la filière S2TMD du lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, animé par Tristan Vassaux Soirée de clôture de l’évènement 18 h • • • Présentation des travaux des élèves de l’atelier de MAO (Musique assistée par ordinateur) avec les élèves de la filière S2TMD du lycée Carnot de Pointe-à-Pitre, animation par Tristan Vassaux 20h • • • Présentation du MagiKa et concert de Konsep Kabann, au Centre Culturel Sonis

En hybride, sur inscription auprès de cecile.martin<at>univ-antilles.fr

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Crédits photographiques : Léwòz hommage à Gérard Pomer – Cité Bologne Fleurie à Basse-Terre, 27 novembre 2015, photographie V Ginouvès, CC-BY

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